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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/275

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Je vois s’augmenter chaque jour,
En leur petite enflure ronde,
Ces jeunes tétons que le monde
A pris pour le trône d’amour.

Mon désir, aimant leur séjour
Plus que le ciel, la terre et l’onde,
Accroît son aile vagabonde
À même que croît leur retour.

Dieux ! faites qu’il en soit le maître,
Si, comme eux, vous le voyez être
En parfaite maturité ;

Et permettez-moi qu’à mon aise,
Sans blâme de témérité,
Un jour je les touche et les baise.

Cela était un peu trop folâtre, me dira-t-on, pour envoyer à une jeune fille de bon lieu ; mais je savais bien qu’elle n’était pas pour s’en offenser, et puis les autres pièces n’étaient pas si licencieuses. J’usai d’un artifice bien gentil pour lui faire tenir le tout.

Sachant que son père était allé aux champs, et qu’elle était toute seule au logis avec une servante (car sa mère était morte) j’envoyai le laquais d’un mien ami avec le petit paquet de papiers à la main, lui demander si son père n’était point à la maison. Ayant répondu que non, il lui présenta ce qu’il portait, et la pria de le lui donner dès qu’il serait de retour, et lui dit que c’était pour une