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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/388

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extrémités des cuisses conjointes ensemble. Je prends autant de plaisir à le voir qu’un sein : n’a-t-il pas la même forme, et si n’est-il pas tout aussi plaisant à manier ? Vous êtes bien dégoûté, ma foi ! Vous voulez dire, je m’assure, qu’il y a ici une bouche qui jette de très puantes odeurs, je l’avoue, mais je vous dis quant et quant qu’elle n’en jette pas toujours et qu’il ne faut que la parfumer un peu, si l’on désire s’en approcher. Il faut que chacun fasse hommage à ces belles fesses-ci et les aille baiser ; vous irez le premier de tous !

Ayant dit ceci, il alluma deux flambeaux et les posa sur deux escabelles, devant le vénérable Cul, puis Francion à qui ce dessein-là plaisait infiniment, ayant fait mettre tout le monde à terre sur un genou, s’y mit aussi et parla de cette sorte :



— Ô cul qui n’as point son pareil, soit pour l’embonpoint, soit pour ton teint délicat et blanc, reçois favorablement les honneurs que nous te rendons, et exauce les prières qu’un chacun te fait de lui être secourable lorsqu’il frappera à ta porte de devant, et de te remuer avec tant de souplesse que tu lui causes un plaisir des plus parfaits. Ainsi puisses-tu être appelé le Prince des culs ! Ainsi toute la terre révère ta beauté, et jamais ne sois-tu contraint de t’asseoir que sur des oreillers bien doux, non point dessus des orties !

Après qu’il eut parlé de cette façon, chacun alla baiser les fesses à son tour ; et Dorini y allant le dernier, il y eut une vesse qui lui vint donner une nazarde.

L’on n’entra point dans la chambre des dames qui n’ouvrirent pas leurs portes. Voilà pourquoi l’on ne put