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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/401

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Abhorrez cette folie,
Qui vient de mélancolie,
Et ne cherchez seulement
Que votre contentement.

Que les ris joints aux œillades,
Les baisers, les accolades
Et les autres jeux d’amour
Vous occupent nuit et jour.

Poussé de douce manie,
Il faut qu’un chacun manie
Le sein de ces Nymphes-ci,
Pour apaiser son souci.

Leur humeur n’est point farouche,
Elles ouvriront leur bouche,
Plutôt pour vous en prier,
Qu’afin de vous en crier.

Abordez-les donc sans crainte,
Et qu’une puissante étreinte
Joigne par divers accords
Tous les membres de vos corps.

Il faut que l’on s’imagine
Alors qu’on fait l’androgyne,
Qu’on ne goûte rien aux cieux
Qui soit plus délicieux.