Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/204

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par tablature. Pour ce qui estoit de ses habits, il y avoit tant à reformer qu’elle meritoit que l’on fist un edict pour elle toute seule, et bien que quand elle sortoit elle fust si brave que l’on y trouvoit fort à redire, elle ne s’en contentoit pas, et lors qu’elle ne sortoit point, elle avoit des habits encore plus beaux, lesquels elle n’osoit pas monstrer dans la ruë. Son langage estoit aussi fort extraordinaire afin qu’il n’y eust rien en elle qui ne ressentist l’artifice. Lors qu’elle parloit, elle taschoit de begayer par mignardise, et d’un vice de langue elle en vouloit faire une grace ; quand à ses discours ils n’estoient remplis que de petites sottises de cour, et elle ne voyoit pas deux fois une personne qu’elle ne luy