Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que mon cœur n’a plus de glace, et qu’il n’a que des flammes au lieu. Les eaux artificielles n’esteindront elles pas bien un feu d’artifice ? Pleurez tant que le vostre soit esteint. Mes larmes coulent au dehors, repartit Lysis, et mon brasier est au dedans, dequoy servent elles ? Il semble qu’il vaille mieux ne les jetter point, afin que demeurant dedans moy, elles amortissent les efforts interieurs de mon amour. Toutefois à n’en point mentir, quand je pleure je sens quelque rafraischissement, et je suis bien aise que l’on m’en ait fait resouvenir.

p92