Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/907

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mon assoupissement, mon histoire en eust esté plus belle, et plus admirable. Mais esloignons nous d’icy puis que tu le veux ; je treuveray ma misere aussi bien en un lieu qu’en un autre. Helas ! Ma memoire me suit par tout ; elle me representera tousjours les cruelles paroles que Charite m’a dites. Je vous commande que vous ne m’obeyssiez plus ; a t’elle dit. Ha dieu ! Qu’elle cruauté ! Apres m’avoir donné des témoignages de sa bienvueillance, elle change deux jours apres, et ne veut plus que je luy obeysse ; c’est à dire en un mot, qu’elle ne desire plus n’y estre ma maistresse, ny que je sois son serviteur. En quoy l’ay je offencee : qu’elle me le dise, et si l’on treuve que je sois coulpable, je veux

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que ce soit un Busire ou un Pha