Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/161

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je recevrois à mon retour seroit infiny. Au reste je ne manque point icy de consolation, car l’image de ma belle bergere, m’est tousjours presente devant les yeux. Je ne voy jamais de lys et d’oeillets que je ne me souvienne de ceux de son teint. Je ne voy jamais d’estoilles que je ne pense à ses yeux qui sont mes deux astres, et si je voy la lune luire, j’ay un tres grand reconfort, d’autant qu’à nostre separation Basilee et moy nous nous promismes de regarder chacun cette planette à une mesme heure, tellement que lors que je la considere je me resjouy de sçavoir que ma bergere la considere aussi, et que je fay une mesme action qu’elle. Je croy mesme quelquefois que la belle Diane me veut tant de bien qu’