Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/90

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t une autre nymphe. Pour ce qui est de vous, je croy que vous avez voulu renouveller la fable de Narcisse, mais encore n’avez vous rien fait de si sot que luy. Si vous vous méconnoissiez au commencement que vous vous mirastes, et si vous preniez pour une nymphe la figure que vous voyez, c’estoit à cause que vous aviez changé d’habit : mais Narcisse qui n’avoit point d’autres habits que les siens ordinaires, prenoit sa representation pour quelque belle deesse. Si cela estoit vray je dirois que ce jeune homme estoit devenu fou, mais cela estant faux, je diray que le poëte qui l’a inventé, n’a point eu de jugement : car posé le cas que les miroirs ne fussent point en usage au païs de Narcisse, et qu’il n’y eust pas mesme de bassins ny de poisles chez sa mere au