Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/98

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Iphis fust fort beau, il ne me sembloit pas qu’il le fust tant que ma nymphe, tellement que je le repoussois tousjours afin qu’il ne m’empeschast point de jetter les yeux dessus son miroir. Quand la nuict fut venuë j’y voulois encore regarder à la chandelle, mais il me fit coucher, et lors que je croyois qu’il fust sorty de la chambre, il se vint coucher pres de moy en me disant comme s’il eust sceu mes pensees, ma belle fille, s’il est vray que vous n’aymiez que vous, encore ne me pouvez vous hayr, puisque c’est vous que j’ayme. Je m’imaginay qu’Iphis avoit raison, et luy ayant touché le sein je connus que c’estoit une fille. Alors sans m’esmouvoir je receus ses baisers comme venans de la part de l’amye de