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plupart des hommes sont, par suite de leurs actes dans des vies antérieures, d’une nature spirituelle et morale si imparfaites, qu’ils ont besoin encore de nombreuses existences successives, avant d’être assez purifiés, pour obtenir la délivrance. Mais tout homme, qui fait de sérieux efforts, peut obtenir de renaître dans des conditions favorables.

87. Notre passage à une autre existence dépend-il donc seulement de nous ?

Oui, de notre volonté seule. Cette « volonté de vivre » (tanha)[1] qui nous anime

  1. Il faut rappeler encore ici expressément que le disciple européen du Bouddhisme ne doit pas confondre la « volonté de vivre », c’est-à-dire l’instinct vital, l’attachement inné que nous avons pour l’existence, avec la volonté consciente. La volonté consciente ne forme qu’une partie inférieure de la « volonté de vivre », celle qui est du ressort du cerveau. La « volonté de vivre » n’arrive à l’état conscient ni chez les animaux ni dans les plantes et ne devient que bien imparfaitement consciente chez la plupart des hommes. Elle ne se montre que comme un instinct aveugle, comme un amour acharné de l’existence, comme un effort constant, tendant à rechercher tout ce qui rend la vie agréable et sans douleur et à éviter tout ce qui peut lui nuire ou la mettre en péril. Beaucoup de ceux qu’on appelle pessimistes, qui prétendent mépriser la