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l’esprit de le cacher, et répondit du même ton :

— Non, madame, quand je le livre, je veux qu’on me paye.

— Et de quel prix ?

— Du prix ordinaire. Et il osa prendre tendrement les mains de madame Dilois, et il jeta un regard insolent sur le lit entr’ouvert.

— Et combien donnez-vous de terme ? reprit-elle, en se défendant mal.

— J’exige que ce soit au comptant.

— Je ne suis pas en fonds, et je raie cet article du marché.

— Mais moi je l’y maintiens : tout ou rien.

— Vous voulez que la bonne marchandise fasse passer la mauvaise ? dit-elle d’un ton plein de malicieuse gaieté.

— Je ne suis pas si négociant, je donne la bonne pour rien, pourvu…

— Pourvu qu’on paie la mauvaise, reprit-elle, et d’un prix…

— Bien au-dessus de sa valeur sans doute, repartit Luizzi d’un air galant.

— Ce n’est pas cela que je voulais dire ; mais