Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en vérité, je ne puis accepter : assez de folies, monsieur le baron… J’ai voulu faire de l’esprit avec vous, j’ai été prise au piége…

— Le piége le plus dangereux, c’est votre beauté.

— Taisez-vous, on peut nous entendre… Si quelqu’un entrait, de quoi aurions-nous l’air, si près l’un de l’autre ?

— Nous causons de notre marché.

— En effet, il est si avancé !

— Signez-le !

— Est-ce à une femme à commencer ?

Le baron prit une plume, signa, et se retournant vers madame Dilois qui était toute triomphante, et dont les yeux baissés semblaient dire qu’elle n’osait voir ce qu’elle allait permettre, il prit ses mains et lui dit :

— Et maintenant, je compte sur votre probité.

Madame Dilois devint toute rouge, et d’une voix pleine de coquetterie elle répondit :

— Prenez, monsieur le baron.

Elle lui tendit sa joue brune et cerise.