Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/138

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— Pour une fort jolie femme qui aime à se laisser aimer.

— Vous croyez réellement que je vous attendais ?

— Oui, vraiment, je croyais que vous m’attendiez.

— Quelle opinion avez-vous donc des femmes ?

— Ma foi, madame, une meilleure qu’elles ne méritent, car je croyais que vous m’attendiez seule.

— Quoi ! vous supposez que Charles…

— Allons, allons, madame : c’est assez d’une plaisanterie, comme vous dites ; être dupe deux fois dans une nuit, c’est trop.

— Oh ! ne parlez pas ainsi, monsieur ! et pardonnez-moi. J’ai été trop loin dans une folie de paroles à laquelle je croyais que vous n’attachiez pas la moindre importance.

Elle s’arrêta, et haussant les épaules avec une tristesse impatiente, elle ajouta :

— Quoi ! monsieur, un homme que je ne connaissais pas, que je rencontrais pour la pre-