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était venu pour parler de la vente d’une coupe de bois, et proposer au baron de conclure l’affaire avec un certain M. Buré.

— Est-il marié ? dit Luizzi avec cette fatuité qui fait une insulte de la plus légère question.

— Oui, et à une femme dont je répondrais… Mais, ma foi, monsieur le baron, je ne sais plus que penser et dire des femmes… Celle-ci passe pour la vertu la plus pure.

— Nous verrons, reprit Luizzi, et il renvoya M. Barnet.

Le soir venu, Armand alla dans la soirée où il savait trouver la marquise. Elle devint si pâle en l’apercevant, qu’elle lui fit pitié. Il s’approcha de Lucy ; ils se retirèrent dans un coin du salon, et c’est à peine si elle put lui répondre. Luizzi crut remarquer qu’on les observait.

— Refuserez-vous de m’entendre, lui dit-il ?

— Non, car j’ai une grâce à vous demander.

— Je ne serai pas cruel.

— Je sais l’aventure qui vous est arrivée avec Sophie.