Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous avez raison, reprit Luizzi ; je sens que l’humidité me gagne.

Et, sans attendre davantage, Luizzi s’éloigna et rentra dans son appartement. Une fois seul, il réfléchit longtemps sur ce qu’il avait à faire. La première fois qu’il avait consulté le Diable, le récit de celui-ci l’avait passablement amusé, mais il avait dérangé sa vie. Le calme charmant qu’il avait trouvé au sein de cette famille avait réjoui le cœur de Luizzi ; puis cette douce sensation d’un moment avait disparu, et, malgré lui, son séjour à la forge était devenu une espèce d’inquisition tacite qui l’avait obsédé.

Cependant l’affaire qu’on lui proposait était assez avantageuse pour qu’il ne la refusât point, et, tout considéré, il pensa qu’il traiterait avec d’autant plus de certitude qu’il saurait mieux avec qui il allait s’associer. Après de mûres réflexions, Luizzi, ayant donné cette raison plausible à la curiosité dont il était dévoré, fit retentir l’infernale sonnette ; mais le Diable ne vint pas. Luizzi attendit quelques minutes et recommença. Aussitôt la fenêtre s’ouvrit avec fracas, et un