Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/249

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« — C’est pourtant bien drôle ! vous êtes tout émue, et lui qui est resté là, comme cloué à sa place !

« Marianne m’observait en me parlant ainsi ; je crus lire dans son regard qu’elle ne croyait pas à la vérité de ce que j’avais dit, cela me blessa, et je lui dis avec humeur :

« — Tenez, voilà ce que je vous apportais pour votre mari.

« — Merci, merci, ma bonne demoiselle, me dit-elle avec une reconnaissance si sincère qu’elle effaça tout mon ressentiment ; puis elle ajouta :

« — J’ai surtout une grâce à vous demander. Obtenez de M. Félix qu’il ne donne pas à un autre la place de chef d’atelier ; il en a menacé mon mari, si d’ici à huit jours il n’a pas repris son ouvrage.

« — Mon frère ne le permettra pas, lui répondis-je.

« — Oh ! Mademoiselle, depuis que M. Buré a laissé la direction des ateliers à M. Félix, il ne veut plus s’en mêler.

« — Eh bien ! j’en parlerai au capitaine.