Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/252

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dire d’un air capable à des vieillards qui avaient oublié leur âme : Ce sont des vapeurs, c’est la jeunesse qui la tourmente, cela se passera avec quelques soins ! Et l’on appelait un médecin. Moi-même, à ce moment où le ciel semblait dévoiler mon avenir à mes yeux, devant cette épouvante qui me tenait, je fis comme ces vieillards, je combattis mon désespoir, je rentrai mes larmes, je ne voulus pas croire à mon âme qui se soulevait tout entière, et je répondis :

« — Je suis malade, j’éprouve un malaise horrible ! Comme s’il était plus naturel et plus raisonnable de souffrir de son corps que de son cœur !

« — Voulez-vous que je vous reconduise ? me dit Marianne.

« — Non, non ! m’écriai-je soudainement, je m’en irai seule.

« Seule ! j’avais besoin d’être seule. Avant ce temps, c’était pour marcher plus