Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/302

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« À ces mots j’aperçus Félix qui venait vers nous.

« — Fuyez ! dis-je à Léon.

« — Non, me dit-il, ce serait lui montrer que nous avons quelque chose à cacher. Calmez-vous, et répondez-moi comme je vous parlerai.

« Le capitaine nous avait vus. Cependant il ne hâta pas sa marche. Cette lenteur m’épouvanta : elle m’apprit qu’il était sûr de ce qu’il soupçonnait et de ce qu’il voulait faire. Du bout de la longue allée où il venait d’entrer jusqu’à nous, je crus sentir ses regards durs et glacés sur mon cœur. Lorsqu’il fut à quelques pas de Léon, celui-ci me dit avec calme :

« — Je m’occuperai, Mademoiselle, de copier cette musique nouvelle.

« — Je vous serai obligée, lui dis-je.

« Félix s’arrêta, et nous jeta un sourire de pitié et de mépris.

« — Monsieur Léon, dit-il, voulez-vous me suivre ? j’ai quelques ordres à vous donner.