Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/351

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qu’il est impossible de falsifier, ce sont les jugements des tribunaux. Bientôt je vous apporterai celui qui condamne Léon Lannois aux travaux forcés, et alors nous verrons si vous garderez cet amour dont vous faites une vertu.

— Ce que vous me dites fût-il vrai, s’écria Henriette, je mourrais dans cette tombe et avec cet amour ; et si quelque hasard devait m’arracher d’ici, dussé-je trouver Léon infidèle et déshonoré, je l’aimerais à côté de sa nouvelle épouse, je l’aimerais dans les fers honteux dont il serait chargé.

— Henriette, reprit Félix d’un air sombre et en promenant autour de lui un regard farouche, ne comprenez-vous pas que l’heure de la patience est près de finir, et qu’il faut que votre destinée s’accomplisse ?

— L’heure de la patience n’a pas été plus longue que celle de la douleur, et si ma destinée est de mourir sans revoir le jour, faites qu’elle s’accomplisse à l’instant même ; car si vous êtes las de me torturer, je suis lasse de