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ceptible. Ses yeux brillaient d’un éclat extraordinaire, et ses lèvres légèrement agitées avaient un sourire amer plutôt qu’heureux.

— C’est bien, très-bien, dit-elle à Mariette qui l’avait accompagnée et qui sortit en jetant un regard scrutateur sur la marquise.

Lucy prit place dans un fauteuil au coin de la cheminée, et, sans adresser la parole à Luizzi, elle regarda fixement le feu. Celui-ci était fort embarrassé et fort ému. Il voyait qu’il y avait quelque chose d’extraordinaire dans la physionomie et dans la tenue de Lucy ; mais il ne savait s’il était convenable qu’il s’en aperçût. Cependant cette profonde préoccupation de la marquise se prolongeant, et Luizzi l’appela plusieurs fois par son nom.

— Bien, très-bien, répondit-elle sans déranger son regard immobile ; oui, oui, très-bien.

— Lucy, qu’avez-vous ? dit Armand, vous souffrez, vous êtes malheureuse…

— Moi, répondit-elle en relevant la tête et en essayant de prendre un air plus calme,