Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/143

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Monté, d’un seul élan, jusqu’au faîte du crime,
Idaméel alors régnait au sombre abîme ;
Idaméel, prophète et roi triomphateur,
Des troupeaux de la nuit formidable pasteur ;
Et dont la main forgea, la trempant de bitume,
Sa houlette d’airain sur l’infernale enclume.
Homme, il dompta l’archange, et du poids des damnés
Écrasa les démons à servir condamnés. ;
Il les subjugua tous. Pour eux, au noir empire,
L’air est plus dévorant depuis qu’il le respire ;
L’océan de colère a des flots plus enflés,
La terre de la mort des rocs plus désolés ;
Et, voulant que la haine y trouve plus de flamme,
Il jette à tout bûcher une part de son âme.
Dans cette âme en ruine un monde se mouvait
Sous ses cheveux flottants son grand front s’élevait,
Tout pareil à ces fronts dont un siècle s’étonne,
Qui portent la pensée ainsi qu’une couronne :
Couronne qu’en tremblant souvent nous adorons !