Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/178

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Afin que, sous l’effort de ce double génie,
La terre du ciel même égalât l’harmonie.
Oh ! pour notre sagesse indélébile affront !!
Cet hymen enfanta le monde des Néron.
Placés au même char, les Arts et la Victoire,
Sous leurs flambeaux unis font la route plus noire.

Mais dans l’excès du mal d’autres mœurs ont germé.
Je vois se rajeunir le monde transformé :
Gigantesque phénix, il renaît de ses crimes.
Le cœur humain se creuse en plus larges abîmes ;
Le remords est partout ; semblable au nouveau dieu,
L’âme se crucifie au Labarum de feu.
Et le siècle monté sur le grand cheval pâle
Que Pathmos fait sortir de la nuit sépulcrale,
Passe, écoutant au loin un mystique concert,
Des voluptés de Rome à celles du désert.

Une autre ère refait les héros homériques.
Je suivais, aux lueurs des flambeaux historiques,
Ces coups réparateurs de la société
Que la hache du temps porte à l’humanité.
L’esprit du moyen-âge, aux forces imposantes,
Plein d’amoureux rayons, d’extases renaissantes,
Sous mon œil ironique un moment s’arrêtait.
La fée aux cheveux d’or dans ses rêves chantait,
L’honneur brûlait son sein ; mais des lois fanatiques
L’environnaient partout de terreurs fantastiques.
C’était la cathédrale aux pilastres puissants,
Qui renferme des feux, des hymnes, de l’encens,
De suaves tableaux dans ses tours octogones,
Et porte sur ses murs des réseaux de gorgones.