Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/207

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Un oiseau blanc suivi d’un nouveau genre humain !
Tu m’apparus !!! hélas r à son dernier naufrage
Ce monde, ô bois sacré, n’aura rien qui surnage !
Ce n’est plus l’Océan qui nous engloutira :
L’Océan condamné, comme un de nous mourra.
Tu ne peux nous sauver, et dans ces nuits avides
De l’arche de Noé les flancs resteront vides !
Tu ne peux nous sauver… et je parlais encor,
Lorsqu’au fond du vaisseau de nombreux cercles d’or
Frappent mon œil ému qui s’abaisse, et contemple
Un grand globe oublié dans le nautique temple.
O prodige ! ce globe, en ses cercles brillants,
De la terre et des cieux nous livrait tous les plans ;
Leurs secrets, leurs rapports, et sur l’arc de sa voûte
Chaque étoile d’en haut pouvait lire sa route :
Ouvrage merveilleux, antédiluvien,
Et dont, peut-être, au ciel quelque ange se souvient ;
Sur un dos d’éléphant jadis porté dans l’arche ;
Type du monde aux mains du premier patriarche,
Qui passait dans la mienne, et dont mon œil épris
Voyait, sous ses éclairs, étinceler le prix.
Tout ce que mon génie, en ses brûlantes veilles,
Avait avec le monde échangé de merveilles,
N’était qu’un faible essai du splendide chemin
Qu’on pouvait parcourir, ce globe dans la main.
Là, des signes brillaient : mots hiéroglyphiques,
Des pouvoirs de l’esprit symboles magnifiques.
Là, sans qu’on employât la flamme ou les marteaux,
La parole apprenait à dompter les métaux,
Et s’armait, à son gré, des forces souveraines
Qu’attribuait Platon à la voix des Sirènes.