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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/225

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Et le dieu symbolique à tête de serpent.

Bubaste nous fournit ses décombres énormes,
Et de ses andro-sphinx les profils uniformes,
Qui semblent révéler à l’œil contemplateur
Que l’Égypte toujours eut le même sculpteur ;
Arsinoé, ses tours aux pesantes spirales,
Et ses trois cents lions versant les eaux lustrales ;
Ombos, ses douze rangs de béliers accroupis ;
Ophiodès, sa vierge à la gerbe d’épis,
Qui devant Osiris, un moment dévoilée,
Appuyait ses pieds blancs sur une sphère ailée,
Et qui, levant au ciel un regard triomphant,
A l’autel du phénix berçait Horus enfant.

Diospolis envoie au cœur de mes royaumes
Son dieu de diamant et ses trois hippodromes ;
Thèbes, tous les débris de ses vieux pronaôs,
Que l’aigle pour son nid trouve encore assez hauts ;
Ses arches, ses frontons, ses merveilles divines,
Ruisselant sur la terre en fleuve de ruines ;
Et ses mille tombeaux, tout prêts à s’écrouler,
Que l’éléphant qui passe achève d’ébranler ;
Où le tigre s’abrite, et mêle à sa pâture
Quelques rois oubliés changeant de sépulture ;
Et tous ses papyrus, oracles obscurcis ;
Ses chapiteaux offrant quatre masques d’Isis ;
Et de ses lourds piliers les longues avenues,
Qui n’avaient à porter que le cintre des nues.

C’en est fait, de sa tombe une autre Égypte sort,
Lazare de granit reconquis sur la mort !