Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/226

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Je porte à ma cité toute l’heptanomide.
Et, comme ses deux sœurs, la grande pyramide
Descend le long du fleuve, et de son flanc obscur
Vient prêter le silence à mon cercueil futur.
Tels que l’antique Syène en offrait des exemples,
Sur mes palais massifs ma main dresse des temples ;
Ces temples, à leur tour, s’élèvent couronnés
De cirques, pour mes jeux de canaux sillonnés :
Afin que le vieux Nil, aux flots ombragés d’îles,
Regarde dans les airs nager les crocodiles ;
Afin que l’aigle-roi, passant sur mes remparts,
S’étonne de voler si près des léopards.

De ton drame géant voici le plus bel acte,
Reine des souvenirs !!! ta forte cataracte
Envoya moins de flots sous les rocs de Philae,
Que sous mon bras puissant de palais n’ont roulé.
Contre le temps jaloux mon nom les fortifie
Mieux que ton scarabée, emblème de la vie -,
Je te rends en un jour plus que tu n’as perdu ;
D’Idaméelpolis l’hommage t’était dû !
Tu peux, en admirant les splendeurs qu’elle étale,
Juger de mes États par cette capitale.
Je te venge à la fois, fondateur surhumain,
Du marteau de Cambyse et du sceptre romain ;
Et de tes dieux tombés j’assemble ce qui reste,
Pour bâtir sur l’autel mon image céleste.
Mais plus de Christ mourant ; mais je veux en tout lieu,
Par le bonheur de l’homme inaugurer le dieu !
Loin de moi les sanglots du fakir ou du bonze ;
Les cieux d’Idaméel ne sont pas faits de bronze ;
De mon culte brillant les pleurs seront bannis.