Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/227

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La dent du sanglier, en blessant Adonis,
Ne réveillera plus une fête ennemie ;
Linus ne viendra plus précéder Jérémie.
Sans conduire le deuil autour de mon autel,
On pourra soulever mon voile d’immortel !
Le soleil et l’amour, sous leur double caresse,
Feront dans tous les cœurs rayonner l’allégresse.

*


Mes remparts sont fondés…. ville aux larges contours,
Quel tremblement de terre ébranlerait tes tours !!!
Pour les foyers nouveaux, ainsi qu’aux jours antiques,
Je taillai de mes mains quelques dieux domestiques ;
Puis, afin de savoir s’il ne renfermait pas
D’autres hommes encore échappés au trépas,
Je voulus, en volant, faire le tour du globe.
Aux premières lueurs que laissa poindre l’aube,
Devant tous mes sujets je forçai, sans trembler,
Le prodige d’Icare à se renouveler.
De son funeste sort je repoussai l’augure,
De l’aigle, comme lui, j’empruntai l’envergure ;
Mais la cire fit place à des fibres d’airain,
Pour affermir mon vol de l’Amazone au Rhin,
Et pour que du soleil les vives étincelles
Ne pussent séparer le dieu de ses deux ailes.

Je m’élançai rapide, et mon premier essor
Dans l’espace aux mortels ouvrit un nouveau sort.
De mon aile d’abord j’étudiai l’usage.
Du bleuâtre élément je fis l’apprentissage ;
Sur la plaine attiédie et sur les monts neigeux,