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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/238

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« Ta ruche humaine doit recomposer son miel ?
« Roi, le corps social, tout rempli d’harmonies,
« De même que ce globe a ses cosmogonies,
« Ses systèmes planant sur les plus hauts sommets,
« Sous les noms de Lycurgue, ou d’Orphée, ou d’Hermès.
« De quel nom faudra-t-il que ton œuvre se nomme ?
« Dans quel moule nouveau prétends-tu couler l’homme ?
« Sur le cercle éternel de la fatalité
« Fais-tu, comme Ixion, tourner l’humanité,
« Ou la dégages-tu du lien qui l’enchaîne,
« Gland semé sur le sol pour devenir un chêne ?
« La science augurale, ainsi que Romulus,
« Peut-elle te compter parmi ses grands élus ?
« As-tu jeté les sorts de ta ville nouvelle ?
« Sais-tu sous la cité quel monde se révèle,
« Et pourquoi tant de fois, dans un tel monument
« Le sang d’un fratricide a servi de ciment ?
« Ressusciteras-tu, sous ta main protectrice,
« L’initiation d’Isis législatrice !
« De la société ces obscurs rudiments
« Donnent à lire encor de hauts enseignements :
« Miraculeux rapports ; science sans limite !
« Toujours l’ordre sacré s’y cache sous le mythe,
« Sous le mythe, symbole antique et redouté,
« Tabernacle vivant de chaque vérité !

« De tous les conquérants qui, sur la terre ou l’onde
« Ont refait les contours des empires du monde,
« Il en est un surtout dont la tête rêvait
« Un plan qui bien des fois agita mon chevet.
« Il partit, à vingt ans, de sa Grèce indomptée.
« Portant dans ses regards Marathon et Platée.