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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/240

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« Si ce songe du dieu se fût réalisé,
« Aux balances du sort l’Europe eût moins pesé ;
« Et peut-être plus tard, s’égarant dans sa voie,
« La louve des Romains aurait manqué de proie.
« Mais la mort le surprit…. Son précoce tombeau
« Força l’histoire errante à changer de flambeau.

« Ainsi que ce héros, sur ma toute-puissance
« Je voulais des États fonder la renaissance,
« Moi soldat social ; et je crus follement
« Être pour l’avenir plus qu’un événement.
« Je parus….. j’enfermai, de Gibraltar à Rome,
« La révolution sous le casque d’un homme.
« Ses forces n’avaient fait que prendre d’autres noms,
« Ses harangues encor tonnaient dans mes canons ;
« Et mes mains, sur les rois essayant des entailles,
« S’armaient de son volcan pour gagner mes batailles.
« Car mon ère, ici-bas méconnue un moment,
« De ce drame cyclique était le dénotaient.
« Si de mes vétérans j’anoblissais les têtes,
« Je prenais leurs blasons dans des noms de conquêtes ;
« Et je continuais, empereur-citoyen,
« L’émancipation du monde plébéien.
« Oeuvre ancienne et puissante et palingénésique,
« Qu’il fallait accomplir de l’Europe au Mexique !
« Forte loi que Moïse au peuple élu donna,
« Quand les tables d’airain descendaient du Sina ;
« Et que dans un seul cri, législateur sévère,
« Quinze siècles après promulgua le Calvaire ;
« Forte loi qu’en ses flancs portait le genre humain,
« Voyageur retrouvant ses titres en chemin !
« Hercule pour massue agitant une idée,