Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/248

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« A ces petits oiseaux qui ne s’envolent pas ?
« Et saviez-vous pour eux, le matin, sous les branches,
« Faire sur vos genoux un lit de roses blanches ?
« Hélas ! nous ignorons ce doux enchantement.
« Epouses sans espoir, nous allons tristement
« Voir la maternité dans le nid des colombes,
« Et plus que les berceaux nous connaissons les tombes ! »

Un vieillard vint à moi. — » Tu nous as raconté
« Qu’il était une vierge, unique en sa beauté,
« Dont le sein n’avait pas, source trois fois bénie,
« De la stérilité subi l’ignominie.
« N’écoute plus son père et ses rébellions ;
« Ajoute ce présent à ceux de tes lions !
« Vois, pas un nouveau-né parmi ce reste d’hommes !
« Quel encouragement pour fond« r des royaumes !
« Oh ! comme mon regard planerait triomphant
« Sur un monde où luirait une tête d’enfant !
« De Sémida la sainte il faut qu’un fils te naisse,
« Ange aux cheveux flottants tout dorés de jeunesse ;
« Et que nous puissions voir d’un peuple grand et fier,
« Reposer l’avenir sur un front né d’hier.
« Qu’importe que ton souffle anime nos campagnes,
« Si ton pouvoir s’arrête aux flancs de nos compagnes ! »

J’écoutai le vieillard et j’hésitai longtemps.
Idaméelpolis et tous ses habitants
De mon incertitude en leur cœur se troublèrent-,
Plus haut que mon orgueil leurs terreurs me parlèrent.
L’amour, philtre immortel, l’amour, charme de feu,
Que Sémida fuyait à l’ombre de son dieu,
M’attira vers la vierge, un moment égarée,