Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/249

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Par un autel d’airain du bonheur séparée.
Je repartis….

*


L’Arar devant moi se dressait ;
Mais au pied de ses rocs nul ne m’apparaissait.
Chaque fleur qu’elle aimait, sur sa tige penchée,
Semblait pleurer la vierge à mes regards cachée.
Sous l’arbre de l’encens où sa voix me parlait,
Je ne retrouve plus la paix qu’elle exhalait !
A-t-elle, comme un Dieu qui fuit son tabernacle,
De l’Arar avec elle emporté le miracle ?
Je ne retrouve plus, à travers les roseaux,
Ses pas silencieux cherchant le bruit des eaux.
J’erre, ô ma Sémida, du fleuve aux grandes cimes ;
J’interroge, en passant, l’herbe où nous nous assîmes,
Le palmier, la colline ! et j’entretiens de toi
Le lieu des souvenirs, désert autour de moi.
Viens, de ma royauté n’attriste plus la fête ;
J’ai fait un ciel doré pour luire sur ta tête.
L’espérance est assise au troue où je t’attends,
Et tu n’auras plus peur de perdre le printemps.
N’est-ce donc pas ici, qu’en nos vagues délires,
Le soir, nous accordions nos cœurs comme deux lyres ?
Sous l’ombrage enivrant de roses inondé,
N’est-ce donc pas ici que tu m’as regardé ?
O ma blanche compagne, ô colombe envolée !
Le vent pleure ton nom à travers la vallée ;
Et pour ce firmament dont il a pris l’azur,