Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/333

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Un nouvel éclair sort de chaque attouchement ;
Une sueur de sang sur tes membres ruisselle.
Père des habitants que l’abîme recèle,
Tu veux sentir le cœur de ce fils nouveau-né,
Que des siècles de pleurs peut-être t’ont donné.
Mais de ce cœur puissant, tel qu’un coup de tonnerre,
Le premier battement te couche sur la terre ;
Tu tombes plein du nom que le remords t’apprit,
Criant aux réprouvés : — MES FILS, C’EST JESUS-CHRIST !

Quand des pâtres enfants tendent des réseaux frêles
Qui doivent affliger le nid des tourterelles,
Et sous le firmament et la feuille des bois
Dépeupler le printemps de ses plus jeunes voix,
Si quelque aiglon, perdu loin des rocs de son aire,
Dont le vol est encore inconnu du tonnerre,
Embarrasse son aile entre les fils légers
De ces liens honteux à sa race étrangers,
Tous les pâtres ont fui sa première bataille.
Captifs dans leur terreur plus que lui dans la maille,
Ils ont déjà cru voir ce roi de l’horizon
En débris, dans les airs, disperser sa prison.
Tel recule l’enfer ;… mais son roi fier et calme,
Du combat engagé voyant grandir la palme,
Le regard sur Jésus, le pied sur Lucifer :
« L’ennui du Paradis te jette en notre enfer !
« Tu pourras te distraire à parcourir nos voies,
« L’abîme a plus de maux que le ciel n’a de joies !
« Tu les connaîtras tous, je dois t’en prévenir ;
« Et ton père, ô Jésus, nous apprit à punir. »

Jésus lui répondit…. « Frappe d’une main sûre,