Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/340

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Dans ses bois de palmiers, sous ses frais mélodores,
Nous nous égarerions ; levons-nous, car voilà
Eve qui vient donnant la main à Méhala.
A-t-elle vu celui que notre cœur demande ?
De son front maternel l’auréole est plus grande
Que la nôtre : elle sait ce que nous ignorons.


EVE.


Je vous aime, et mes mains se posent sur vos fronts.
Je passais ; une voix m’a dit sous le palmiste :
— Avez-vous vu mon fils, ma sœur, mon âme est triste ? —
Enfants, c’était la reine, oh ! tombons à genoux ;
Car la mère du Christ le cherche comme nous.


MÉHALA.


Quel silence de deuil loin des pas du Messie !!!
On entendrait, mes sœurs les feuilles de l’ixie
Se fermer au soleil, et de l’alexanor
Aux fleurs du balsamier se poser l’aile d’or.
L’archange Gabriel a dénoué l’écharpe
Qui retient sur son cœur les soupirs de sa harpe.
L’hymne éternel se tait dans les feux du matin.
Oh ! j’ai peur du silence ; un souvenir lointain
Se réveille, et s’entend dans mon âme agitée,
Comme l’alexanor ou l’ixie attristée.


EVE.


Enfant, pourquoi pâlir sous tes longs cils soyeux ?
Quand la paix est en nous, le silence est joyeux.


MÉHALA.


Que ma douleur fut grande au jour du fratricide !!