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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/365

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Tes pieds d’ange essayant les sentiers douloureux
Te porteront ici vers les cœurs malheureux,
Comme autrefois, alors que nous marchions ensemble,
L’un à l’autre attachés, car la pitié rassemble.
Oh ! viens, viens, Sémida ; ce n’est plus un bandeau
De reine qui t’attend, mais un pieux fardeau
A charger pesamment tes épaules de sainte,
A consacrer encor ta robe d’hyacinthe.
Viens, tu sanctifieras nos sombres repentirs :
Nous sommes des damnés, nous serons des martyrs !
Viens sceller le pardon sur mon sein, viens, je t’aime.


SÉMIDA.


Si tu m’aimes en Dieu, viens me chercher toi-même.
Il me doit ce miracle… Un seul élan de foi !
En t’élevant à lui, tu monteras vers moi.


IDAMÉEL.


Mon royaume éternel est au gouffre où j’habite.


SÉMIDA.


Au royaume de l’âme il n’est pas de limite.
L’Éden, où je t’attends, ne peut-il t’éblouir ?


IDAMÉEL.


Je vois un ciel plus beau dans tes regards bleuir.


SÉMIDA.


Entends gémir les sons de la lyre étoilée.


IDAMÉEL.


J’entends l’hymne qu’épanche en pleurs ta voix ailée.