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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/398

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Pût tomber aux enfers du fond du lieu très-saint.

Cette larme où Marie avait mis sa tendresse,
Où d’un cœur désolé s’épanchait la détresse,
Emportant dans son vol les mystiques odeurs,
Traversa les soleils où chantaient les ardeurs ; .
Et la voyant passer, les troues, les louanges,
Et les petits enfants, frères ailés des anges,
Répétèrent en chœur : — Garde ton doux trésor,
Comme nous l’encens pur, au fond des vases d’or. —
Et la voyant passer, les princes séraphiques
Lui chantèrent, voilés, des hymnes magnifiques ;
Et les vierges de Dieu lui dirent à genoux :
— Avec toi, chaste pleur, pour son désert prends-nous.
Mais l’ineffable pleur passa plus triste encor,
Et d’étoile en étoile, et d’aurore en aurore,
Et d’élus en élus, jusques à Sémida,
Qui la baisa tremblante, et dans son cœur l’aida
Pour achever sa route, en disant : « Sois bénie !!!
« Larme à qui Dieu donna cette grâce infinie,
« D’aller porter au Fils, à son œuvre attache : ,
« Tout l’amour de Marie en tes parfums caché.
« Diamant virginal, perle mystérieuse,
« Plus que de tes blancheurs de ton deuil glorieuse !
« Va, pour nous et pour lui, combattre Idaméel.
« Va sur le front de Christ trouver ton autre ciel.
« Allume tes rayons dans ses froides ténèbres,
« Brille, soleil vivant, aux horizons funèbres.
« Va porter, chaste pleur, au sein des feux maudits,
« Le dictame d’amour venu du Paradis.
« Si tu n’aperçois plus, de nuages voilée,
« Les lointaines splendeurs de la sphère étoilée,