Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/439

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« Mais que faire à présent, dans notre humilité,
« Quand si haut vers le ciel la croix vous a porté ?
« Faut-il, comme autrefois saint Jean et Madeleine,
« Sur vos pieds douloureux répandre notre haleine ?
« Nos soupirs sont ardents comme furent les leurs ;
« Dites, pour votre soif nous offrirons nos pleurs,
« Seule source, qu’ici le feu n’ait point tarie,
« Et plus douce que l’eau puisée en Samarie.
« Bien loin de votre front nous sommes à genoux,
« Mais nous vous regardons, Seigneur. ..Oh ! donnez-nous,
« Donnez aux deux amants ces ailes éclatantes
« Qui font monter à vous les âmes repentantes !
« Car vous êtes venu, bel astre à son midi,
« Couvrir d’autres clartés l’évangile agrandi.
« Et d’avance, ô Jésus ! ainsi que vos prophètes,
« Nous avons mis nos cœurs dans l’œuvre que vous faites.
« Si dans leur tourbillon deux tristes fiancés,
« Pour douter de l’enfer se tenaient embrassés ;
’« Si nous pouvions nous voir, quoique l’ombre fût noire ;
« Si nous faisions pleurer en disant notre histoire,
« Et si nos cœurs, avant le rayon qui nous luit,
« Gardaient assez d’amour pour embellir la nuit ;
« C’est qu’un soupir de vous semblait s’y faire entendre !
« Nous aimer dans l’abîme, oh ! c’était vous attendre !
« C’était rêver ce Ciel qui nous réunira,
« Ce Dieu qui vient toujours lorsqu’on croit qu’il viendra !
« Chacun de nos rayons vous coûte une souffrance ;
« Que pouvons-nous, Seigneur, pour votre délivrance ? »

Partout Jésus répand les dons qu’il apporta.
Ils viennent, tour à tour, au second Golgotha,
Les peuples que la haine, invincible compagne,