Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/440

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Marquait du sceau brûlant de son éternel bagne.
Le sang baptise, au nom et du Père et du Fils,
Et de l’Esprit, disant : — Sors de la tombe et vis !!! —
Et les treize cités courbent leurs fronts de pierres,
Pendant que gronde au loin l’hozanna des tonnerres ;
Pendant que Lucifer, ancien prêtre du mal,
Chante l’hymne du sang sur le roc baptismal.


LUCIFER.


« O triomphe du sang ! vainqueur de inonde en monde,
L’Éden deux fois perdu refleurit sous ton onde !
Comme la terre enfin les enfers te boiront.
Avant qu’Eve à mon lit se fût prostituée,
Tu vivais dans ses flancs, âme substituée,
Tu préparais son pied à m’écraser le front. »

*


Mais voici Babylone, ayant pour chevelure
Des jardins suspendus la flottante verdure ;
Babylone et ses sphinx dans l’asphalte taillés,
Dont l’Euphrate n’a pu laver les reins souillés ;
Babylone au lointain du passé triste et seule,
Et des crimes humains la gigantesque aïeule.
Avec ses dieux couverts des ombres du trépas,
Seuls morts qui du tombeau ne se réveillent pas !
Avec tous ses palais où de l’impur lophire
L’écaillé encor s’enlace aux balcons de porphyre,
Elle vient sous le sang, et sa reine, pieds nus,
En remplit jusqu’aux bords la coupe de Ninus.


LUCIFER.


« O sang !!! depuis Abel, chaque vie innocente