Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/441

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Vint apporter sa dîme à ta source croissante.
—Tu formas une mer à l’entour du saint lieu ;
Et Sion, de tes flots baignant toutes ses tombes,
Des crimes d’Israël surchargea ses colombes
En attendant venir la colombe de Dieu. »

*


Rome approche à son tour ; Rome la fatidique,
La grande Messaline au cothurne impudique ;
La Rome des Césars ; sur les rois haletants
Pesant de tout son poids dans chaque pas du temps ;
Étouffant l’univers en serrant sa ceinture ;
A ses cirques béants mesurant la pâture,
Et jetant à ses dieux les os des nations,
Déjà demi-rongés par la dent des lions.
Elle vient sous le sang laver ses bandelettes,
La pourpre du péplum et l’or des amulettes ;
Arrachant de son sein les meurtres par millier,
Comme une veuve en pleurs les grains de son collier.


LUCIFER.


« Pur mystère du sang ! vin de l’Eucharistie,
Aux veines des martyrs intarissable hostie,
Ces torturés divins m’apparaissent en toi.
Enivrés de ta force ils chantaient dans la flamme ;
Tu fondas sur leurs fers la liberté de l’âme ;
De bûchers en bûchers tu brûlas contre moi ! »

*


Voici le vieux Paris, abaissant dans