Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/466

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Qui retarde un instant son ardente carrière,
Qui ne s’évanouisse aux feux dont il a lui ;
Et le chaos n’est plus entre l’enfer et lui.
De l’abîme ébranlé dans ses royaumes sombres
Le chaos protecteur n’abrite plus les ombres,
Il a péri lui-même, et ce bouclier vain
Laisse l’enfer à nu devant l’éclair divin.
0 des tourments sans fin lamentable domaine !
Les échos affaiblis d’aucune langue humaine
Rediront-ils jamais ton épouvantement,
Quand descendit vers toi ce nouveau jugement ?

Dieu pour ces luttes solennelles,
N’a point armé tous ses chemins
Des flamboyantes-sentinelles
Qui portaient la guerre en leurs mains,
Lorsque dans leur chute unanime
L’ange maudit et ses pareils,
Foudroyés d’abîme en abîme,
Couvraient de la nuit de leur crime
Le diadème des soleils.

Il n’a point levé tous les voiles
Des arsenaux de sa fureur ;
D’aucune ceinture d’étoiles
Ses flancs n’empruntent la terreur.
Il vole sans l’étendard sombre
Aux anges de la mort commis ;
Sans les chars semés d’yeux sans nombre,
Qui vont choisir à travers l’ombre,
Et consumer ses ennemis.

Sans le pavillon des ténèbres