Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/467

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Que la nuit jetait sous ses pas ;
Sans les mille clairons funèbres
Sonnant l’universel trépas,
A l’heure où quittant leur orbite
Les astres se disaient adieu ;
Où comme un oiseau qui palpite,
La création décrépite,
Mourait entre les doigts de Dieu.

Il vient seul ; comme sous le tremble
Un chasseur furtif vient s’asseoir,
Pour surprendre un doux nid qui tremble
Flottant dans les souffles du soir.
Percé de l’antique anathème,
L’enfer fuit sous l’éclair vainqueur ;
Comme fuit à son jour suprême,
Un pâle guerrier qui blasphème,
Emportant une flèche au cœur.

Idaméel lui seul ne fuit pas… agrandie,
Sa chevelure flotte en immense incendie :
Il se dresse géant sous ce manteau de feu,
Pour élever son front jusqu’à l’éclair de Dieu ;
Des dangers du combat nul n’a pu le convaincre.
Excepté l’Eternel on sent qu’il peut tout vaincre !
De ses treize cités, en avant de leurs tours,
Trois lignes de volcans hérissent les contours ;
Il arme contre Dieu jusqu’à l’air qu’il respire,
Il croit à son regard pour sauver son empire :
Fier, immobile et tel, sur le roc déchiré,
Qu’un débris de Balbeck par la foudre éclairé.
Il cherche dans son sein des cris, des mots de flamme,