Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/475

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« Je sentirai toujours, sous mon beau diadème,
« Passer dans mes cheveux le souffle de la mort.
« Et je verrai pour moi se défleurir les charmes
C « De l’inaltérable séjour ;
« Et je ne saurai plus jamais d’où vient le jour ;
« Et tous les lys du Ciel pleureront de mes larmes ;
« lit mon éternité passera sans l’amour !
« L’amour, le chaste amour, extase belle et sainte,
« De l’Éden de notre âme éblouissante fleur,
« Étoile au cercle d’or de ma couronne, éteinte
• « Dans les ombres de ma douleur !
« Car près d’Idaméel Dieu ne m’a pas voulue ;
« Pardonnez-moi, Seigneur, je ne suis plus élue !!…
» Depuis qu’il n’avait pas le sien,
« J’avais prié pour lui comme un ange gardien ;
« Et je l’ai vu mourir, et tout mon ciel s’efface ;
« Et vous lui destiniez la tombe en le créant !
« N’avez-vous pu, Seigneur, puiser que le néant
« Dans les trésors de votre grâce ?
« Et les mêmes soleils s’allument pour nos yeux !
« L’orageux saint des saints a gardé sa colombe ;
« Votre droite n’a pas fait chanceler les cieux,
« Quand la gauche jetait tant d’âmes à la tombe !
« Tant d’âmes reprises deux fois
« Des bras ensanglantés de l’éternelle croix !
« Car votre fils lui-même, en sa tendresse immense,
« Osait recommencer le douloureux chemin ;
« Vous avez jusque dans sa main
« Brisé son sceptre de clémence ;
« Arraché de son front son titre de Sauveur,
« Consumé son manteau de Messie en vos flammes ;
« Et pour arrêter sa ferveur,