Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/366

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toire de la religion indienne et que M. Ludwig commençait à publier, à Prague, une traduction, allemande aussi, du Rig-Véda, tandis que le ministre de l’instruction publique d’Italie, à l’occasion du congrès d’orientalistes qui aura lieu, à Florence, en septembre 1878, propose un prix de cinq mille livres pour le meilleur mémoire sur la civilisation des Aryas, des efforts très-louables sont faits au sein même de l’Inde dans un but d’instruction et de progrès. Ainsi, la Société aryenne de Bombay prépare une version des Vèdas en hindoustani ; Guiri-Prasàda, râja de Besma, a publié l’ Yadjour-Véda avec un commentaire hindi. A Mangalore, M. Burnell vient également d’éditer l'Arshéya-Brâhmana : c’est le quatrième des huit Brâhmanas qui se rattachent au Sâma-Véda ; c’est un index complet des noms propres et des sujets qui y sont contenus. On n’en connaît ni l’auteur, ni la date ; il pourrait ne pas être antérieur au septième ou au huitième siècle de notre ère : il devait être destiné à soulager la mémoire des prêtres officiants, qui étaient tenus de savoir par cœur tous les morceaux en vers du Sâma-Véda et de les chanter au moment convenable. Enfin, l’Université de Calcutta a décidé dernièrement que, par dérogation aux préceptes de la loi brahmanique et aux coutumes de la race musulmane, les femmes seraient admises à ses cours. Il est probable que les Universités de Madras et de Bombay suivront ce généreux exemple. Plus tard, celte amélioration, acceptée d’abord pour les beaux-arts et les lettres, sera appliquée sans doute à la médecine, de sorte que des Indiennes, en cultivant cette science, seront appelées à rendre les plus grands services dans les palais et les zenanas, d’où les docteurs mâles sont rigoureusement exclus. Un peuple si intelligent ne saurait être condamné sans retour.