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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/177

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ILLUSIONS DE LA MÉMOIRE. PARAMNÉSIES. AUTOSCOPIE 161

ἐγρηγορέναι, διὰ συνήθειαν ἐν τῷ καθεύδειν αἰσθάνεσθαι at Er. Avec le progrès du temps, et grâce à leur croissance, ils s’éveillent de plus en plus et vivent ainsi la plus grande partie du temps. Mais, dans le principe, ils restent, plus que tous les autres animaux, endormis : c’est que, de tous les animaux qui viennent à terme parfaits, ils naissent les plus imparfaits : päxkey δὲ τῶν ἄλλων ζῴων ἐν ὕπνῳ τὸ πρῶτον διατελοῦσιν’ ἀτελέστατα γὰρ γευνᾶται τῶν τετελεσ- μένων.

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La théorie du sommeil est, chez ARISTOTE, moins exacte, parce qu’elle est tout entière dominée pas sa théorie systématique des fonctions du cerveau au regard de celles du cœur. C’est « le cœur qui est le principe de tout le sang (rayrèç ÔE ro5 aïwares &pyt) » (1). C’est parce que la séparation du sang est beaucoup plus laborieuse après l’ingestion de la nourriture, que le sommeil survient ; il dure jusqu’à ce que la partie la plus pure du sang se sépare et monte en haut, et que la partie la plus bourbeuse se précipite en bas. Quand cette séparation est accomplie, on s’éveille, délivré du poids de la nourriture. Voilà la cause du sommeil. Voici ce qu’est le sommeil : c’est l’envahissement du premier organe de la sensation (vos mpwtou alobnempicu xatéhmhc), c’est-à-dire du cœur, empéché de pouvoir exercer sa fonction (évepyei).

Le cerveau (et, dans les animaux qui n’ont pas de cerveau, la partie qui le remplace) produit de son côté le sommeil par son action réfrigérente :

« le cerveau est bien le siège principal du sommeil, parce que de

toutes les parties du corps l’encéphale est la plus froide. » En refroidissant l’afflux du sang venu de la nourriture, ou pour quelque autre cause semblable, la tête devient lourde et pesante et chasse la chaleur en bas avec le sang. En d’autres termes, comme toute évaporation doit monter pour redescendre, après s’être portée naturellement aux parties les plus hautes, la chaleur, chez l’animal, doit retomber en masse et se diriger en bas. Bref, le sommeil est un refroidissement des parties supérieures, parce que les conduits et les lieux divers qui sont dans la tête sont refroidis αιιαπά ]̓όναρογαίίοη 5Ύ ΡοΓίε (οἱ ἐν τῇ κεφαλῇ πόροι καὶ τόποι χαταφύχονται). Ν οἵ]ὰ dans quel sens il faut entendre, chez ARISTOTE, que le cerveau est le siège principal du sommeil.

De même, et non seulement après le repas, le sommeil se produit après un travail pénible du corps ou de l’esprit, ayant donné lieu aux mêmes phénomènes d’évaporation ; dans des maladies, après l’usage du vin et de certains narcotiques tels que le pavot. Parlant du sensorium commune ou sensorium commun à toutes les (1) De somno et vig., 111.

J. Sourx. — Le Système nerveux central.

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