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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/180

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

De même, ces mouvements ne sont d’abord qu’à l’état naissant, maïs ce qui s’opposait à leur manifestation venant à diminuer, ils se réalisent, ct, libérés dans la petite quantité de sang restée dans les organes des sens, ils s’agitent, prenant la ressemblance des objets qui d’ordinaire émeuvent les sens : telles ces apparences formées par les nuages qui changent rapidement et évoquent des images d’hommes ou de centaures. Chacun de ces mouvements est un résidu de la sensation en acte (irékauuz τοῦ ἐν τῇ ἐνεργεία αἰσθήμτος) οἳ αῖ persiste quand la sensation vraie a disparu, si bien qu’il est juste de dire que cela ressemble à Coriscus, encore que ce ne soit pas Coriscus. Lorsque le sensorium principal, et qui juge en dernier ressort (3 xipier xx ërtuper), sentait réellement, il ne disait pas que ce fût là Coriscus, car il connaissait ainsi le Coriscus véritable. L’ayant perçu dans le sommeil, il l’affirme, à moins qu’il ne soit entièrement paralysé par le sang : il est mü par les mouvements siégeant dans les organes des sens (xneïsx ὑπὸ τῶν κινήσεων τῶν ἐν τοῖς αἰσθητηρίοις) ; la semblance de l’objet paraît être l’objet lui-même, et telle est la puissance du sommeil qu’elle fait que nous ne nous en apercevons point. « Que ce que nous disons soit vrai, et qu’il existe dans les organes des sens des mouvements imaginaires (xvises gmrastimai), c’est-à-dire capables de produire des images, c’est ce qui deviendra manifeste, dit expressément ARISTOTE, si quelqu’un fait l’effort nécessaire pour se rappeler ce qu’on éprouve quand, étant profondément endormi, on est réveillé : il arrivera que l’on pourra s’assurer en s’éveillant que les images qu’on voyait durant le sommeil ne sont que des mouvements dans les organes des sens (rx φαινόμενα εἴδωλα... κινήσεις οὕσας ἐν τοῖς αἰσθητηρίο :«). Souvent les enfants, éveillés et les yeux ouverts, voient apparaître, dans les ténèbres, une foule d’images en mouvement ; leur crainte les force parfois à se couvrir les yeux. » Ces apparitions ne sont pas des rèves, non plus que toutes celles qui se montrent quand nos sens sont libres : le rêve est au contraire une image qui se produit dans le sommeil (τὸ ἐνύπνιον φάντασμα μέν τι, καὶ ἐν ὕπυῳ). ΛΒΙΦΤΟΤΕ ἀό[πΙί 6πςοοτε Ι9 γόγε : 16 ἴηιαφθ (φάντασμα) produite par le mouvement des impressions sensibles quand on est dans le sommeil, et en tant qu’on dort.

Tout cc qui apparaît dans le sommeil n’est pas un rêve. Car d’abord il se peut quelquefois que durant le sommeil on ait quelque sensation de bruit, de lumière, de saveur et de contact, mais faiblement cependant ct comme de très loin (ἀσθενικῶς μέντει καὶ οἷον πώρροθεν). ΛΙηθί des gens qui déjà, en dormant, voyaient vaguement, éveillés subitement, ont reconnu dans la lumière de la lampe celle qu’ils avaient vue indistinctement dans le sommeil, croyaient-ils ; des gens qui entendaient faiblement le chant des coqs ct les aboiements des chiens en dormant, les ont clairement