Aller au contenu

Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/381

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

C. VAROLI

365

sent ensuile en être rapidement expulsées. Et c’est précisément le cas pour la pituite, « comme nous le savons tous par l’expérience de chaque jour, car lorsque nous avons dormi sept ou huit heures sans avoir craché, dès notre réveil nous ne tardons point à rejeter une grande quantité de crachats. Quid aliud quaeso dicere possumus, nisi praedictum sputum in aliqua cerebri cavitate prius collectum, atque per totum id tempus relentum fuisse ? » Ainsi, les déchets séparés du sang servant d’aliment au cerveau et devant ètre rejetés au dehors de l’organisme, après s’être collectés dans les ventricules, descendent par l’infundibulum el finissent par arriver au palais en traversant « la glande nommée conarium ». Cette humeur est distribuée par l’uvula au palais, au gosier et à la langue qu’elle lubrifie ; les parties plus grossières, de la nature du mucus, de la pituite distillée par le cerveau sont rejetées par la bouche et par les narines. Rien n’arrive aux ventricules du cerveau que par les glandules tapissant ses cavités ; ils ne communiquent avec le reste de l’économie que par l’infundibulum et sa glande pituitaire. Voilà, selon Varozr, le rôle des « deux grandes cavités du cerveau appelées ventricules ». Quant au III° et au IV° ventricule qui, d’après l’opinion admise, transmettent les esprits animaux à la moelle épinière, ce sont des illusions nées.d’une anatomie défectueuse du cerveau (sunt delusiones ex prava capitis administratione contingentes). Cependant VaroLt attribue encore aux « esprits » les opérations supérieures du cerveau. Quel est le siège des esprits animaux ? Il répond qu’ils résident dans la substance molle du cerveau lui-même ; ils n’ont que faire de cavités ventriculaires. Spiritus enim per quos perficiuntur cerebri operationes optimae resident in substantia molli ejusdem nec cavitalibus indigent (1).

La méthode nouvelle, que revendique Varozt, de disséquer le cerveau par la base, le conduisit à instituer une étude spéciale de l’origine des nerfs. Il pensait avoir découvert l’origine des nerfs optiques et celle des nerfs auditifs dans deux provinces essentiellement distinctes de l’encéphale, le cerveau et le cervelet. Le cerveau, disait-il, est surtout construit pour la vision et le cervelet pour l’audition. C’est que la sensation par excellence, la sensatio princeps, celle qui occupe la place suprême dans l’intelligence, comme il s’exprime, suivant les doctrines traditionnelles d’AntsToTe, la vue, et son acte, la vision, exige un organe mou et de la nature de l’eau, comme est l’œil lui-même. Les sons et l’audition veulent au contraire un organe plus dur et plus sec : le cervelct. Cerebellum est primum audiendi principium : c’est du cervelet que proviennent les deux (1) Anatomiae sive de resolut. corporis kum., 1. IV, 1, get 1ο.