Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/36

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Une fois il y avait, un jour il y aura,
C’est le commencement de tous les contes.
Il n’y a ni si, ni peut-être,
Un trépied a toujours trois pieds.


Écoutez tous, si vous voulez,
Et vous entendrez un joli petit conte,
Dans lequel il n’y a pas de mensonges,
Si ce n’est — peut-être — un mot ou deux.


Écoutez, et vous entendrez ;
Croyez, si vous voulez ;
Ne croyez pas si vous ne voulez pas ;
Mieux vaux croire que d’aller voir.


Les conteurs de légendes débutent sur un ton plus grave, mais non moins imagé : « Du temps que Jésus-Christ parcourait la Basse-Bretagne, en compagnie de saint Pierre et de saint Jean… » Et s’il se trouve à la veillée quelqu’un d’assez irrévérencieux pour émettre un doute et demander comment le paradis était administré pendant ce temps-là, on leur répond que messire Dieu, avant de partir, avait confié à saint Mathurin le gouvernement du ciel et de la terre. Le saint s’en acquitta si consciencieusement, que le fils de madame Marie voulut, au retour, démissionner tout à fait ; mais saint Mathurin n’y consentit point, à cause du tracas et de la peine qu’entraînait une si lourde charge.

Les légendes — récits merveilleux reposant sur un fait historique ou prétendu tel — se divisent en deux genres bien distincts, suivant qu’elles empruntent ou non des éléments aux contes proprement dits — récits merveilleux de pure imagination. Le Foyer breton ne contenait guère que des légendes appartenant à l’une ou à l’autre catégorie, de préférence à la première. Pour mettre en relief les trois formes de récits, il a fallu les recueils de du Laurens, et surtout les dernières publications de M. Luzel. Je ne parle pas des historiettes, comme l’Invention des ballins, le Meunier et son seigneur, les