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Page:Souvestre - Au bord du lac, 1852.djvu/149

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au bord du lac.

laissa traîner ainsi jusqu’au bord de la Douve, où le cheval trébucha. La jeune châtelaine, désarçonnée par le choc, fut lancée en avant ; mais il la reçut dans ses bras et la déposa doucement à terre.

Tout cela s’était fait si rapidement, qu’au moment où les gentilshommes arrivèrent, la jeune femme était déjà debout et presque remise de sa frayeur. Quant à Remy, il s’était élancé à la poursuite de sa monture qu’il ramena bientôt par la bride.

— Le voici, Périnette, le voici, dit le plus vieux des gentilshommes, qui répondait évidemment à une question de la jeune fille. Approche, brave gars, que l’on te remercie du service rendu à ma fille.

— Sans lui, j’étais perdue, s’écria Périnette, dont la voix tremblait encore un peu.

— Allons, allons, c’est fini ! reprit le châtelain en la caressant de la main ; aussi pourquoi diable aller à cheval au-devant de nos convives ? Du reste, les voici tous qui arrivent, et tu n’as plus qu’à leur souhaiter la bienvenue.

Périnette ordonna rapidement à un jeune page de reconduire son cheval au château, engagea Remy à le suivre ; puis s’avança avec son père au-devant d’une troupe de dames et de cavaliers qui se dirigeait vers le pont-levis.

Il y avait ce jour-là grande fête au château du sire de Forville, et toute la noblesse des environs y était conviée. Le sire de Forville, après avoir occupé des emplois considérables, grâce auxquels il avait décu-