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Page:Souvestre - Au bord du lac, 1852.djvu/158

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le chevrier de lorraine.

affection, parce que Dieu ne m’a pas fait naître votre fils ; celui qui m’a recueilli quand j’étais petit et qui m’a cherché un protecteur quand je restais abandonné, ne peut cesser d’être mon père.

Le moine approuva ces sentiments, mais s’efforça de calmer l’exaltation du jeune gars. Il déclara qu’il acceptait le legs de son cousin et qu’il lui tiendrait lieu de parent et de tuteur.

Remy fut, en conséquence, conduit chez le prieur, qui consentit volontiers à le garder au couvent, à la condition qu’il prendrait la robe de novice.

Le frère Cyrille avait d’abord déclaré qu’il ferait des recherches pour découvrir la famille de son protégé ; mais il en comprit bientôt l’impossibilité : toutes les routes étaient interceptées par les partis armés, toutes les relations de ville à ville interrompues ; c’était à peine si les messagers du roi pouvaient porter les dépêches d’une province à l’autre, encore étaient-ils un mois et plus à se rendre de Chinon, où se tenait alors la cour, en Champagne et en Lorraine. Il fallut donc remettre les recherches à un temps plus opportun.

En attendant, le Père Cyrille s’occupa de l’instruction de son nouveau pupille.

Ainsi que nous l’avons déjà dit, le moine de Vassy réunissait en lui toute la science acquise de l’époque ; seulement son cerveau ressemblait à ces bibliothèques dont on n’a point fait le catalogue, et où rien n’est en ordre. Les connaissances chirurgicales s’y trouvaient confondues avec les principes de l’astrolo-