l’incertitude des sciences ! Fallait-il justifier un voleur ? On le présentait comme une victime de la police ! Voulait-on sauver un assassin ? On le proclamait atteint de folie ! Quant aux mouvements d’éloquence, ils étaient invariables.
Si la cause exigeait de l’onction, on s’écriait :
« Mon client n’a rien à craindre, messieurs, car il est entré ici enveloppé de son innocence comme d’une auréole.
(Un geste indiquait la tête de l’accusé qui croyait qu’on lui reprochait son bonnet et se découvrait.)
« Il a franchi le sanctuaire de la loi, gardé par l’humanité et la justice.
(La main de l’avocat montrait les deux gendarmes placés à la porte.)
« Il a enfin, devant lui, la croix du Dieu de vérité, mort pour sauver tous les hommes. »
(L’avocat général s’inclinait avec respect.)
Cherchait-on, au contraire le dramatique ?
« Oui, mon client peut braver toutes les preuves !… S’il est vrai que sa main ait frappé, que le mort se lève pour l’accuser !
(Ici une pose ; le mort ne paraissait pas.)
« Qu’il se lève et qu’il crie : — Voilà mon assassin. »
(L’avocat se rasseyait, et les bonnes d’enfants se regardaient, convaincues de l’innocence du prévenu.)
Fallait-il de l’audace ?
« Que si, malgré tant de preuves, la calomnie et la