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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/246

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les derniers bretons.

et vint lui dire de se retirer, parce qu’elle embarrassait le passage, et que les cris de ses enfans gênaient la société. La pauvre femme essaya de se lever, mais inutilement : elle n’avait pas mangé depuis deux jours !

— Qu’a-t-elle, cette femme ? dit le propriétaire qui venait de paraître au balcon.

— Elle a faim, monsieur…

— Faim ! Dites donc plutôt qu’elle est ivre… Pourquoi ne la renvoyez-vous pas ?

— Monsieur, elle ne peut se lever.

— Ah ! alors qu’elle reste, dit l’homme au bal avec un ton d’humanité tout-à-fait touchant… Seulement qu’elle fasse taire son enfant, il miaule comme un chat égaré…