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les derniers bretons.

même siècle, l’auteur du Songe du dieu d’Amour, dit en parlant du pont qui conduit au temple de ce dieu :


De ro truenques etait fait lo li pons
Totes les planches de dits et chansons
De sons de harpes les estaces del fons,
Et les salices des doux lais des Bretons.


Il faut cependant remarquer que, dès le quatorzième siècle, on ne parle plus des poésies bretonnes que comme d’antiques lais. Il semble que les bardes avaient perdu leur

    Gradlon, désespéré, monte sur son bon cheval Gadifer etse met à sa poursuite, mais il ne peut réussir à l’atteindre. Arrivée au bord du ruisseau où il l’a vue pour la première fois, elle s’y plonge et disparaît tout-à-coup à ses yeux. Gradlon s’y précipite après elle, résolu de mourir puisqu’il lui faut perdre un objet si cher ; la fée le retire de l’eau, le remet sur le bord, en lui disant qu’il doit renoncer pour jamais à la voir. Il veut de nouveau se jeter dans l’onde, lorsqu’arrivent les deux nymphes, qui, touchées de tant de repentir et d’un amour si sincère, demandent sa grâce avec instances, et finissent par l’obtenir. La fée, attendrie, tend la main à son amant, le presse sur son cœur, et l’emmène dans ses domaines.